#ParlonsDInnovationAvec a l’habitude, depuis un an et demi, d’explorer comment les acteurs des Industries Culturelles et Créatives de notre région gèrent l’innovation dans leurs studios et entreprises.
Comme l’innovation en ce moment, c’est surtout de s’adapter aux conditions exceptionnelles qui touchent le monde entier, je prends de leurs nouvelles, depuis la première semaine de confinement. Et comme j'aime créer du lien et l'entretenir, je vous partage ces nouvelles.
Gabriel Grapperon, un des co fondateurs du studio, qui est aussi son directeur technique, nous donne quelques nouvelles [ndlr : propos recueillis le 10/04/2020].
Dans quelle phase de développement étiez-vous au démarrage du confinement ?
Nous étions en train de répondre à des appels d'offre. Mais surtout, en plein déménagement dans de nouveaux locaux, de 180 mètres carrés, dans le centre de Montpellier.
Nous aurons de la place pour installer un coin de réunion / visioconférence, une render farm [une ferme de rendu est une grappe de serveurs dont l'objectif est de calculer le rendu des images de synthèse], du rangement, un coin studio avec fond vert, plus de stations de travail, etc..
Quel a été le plus gros impact du confinement sur ton projet ?
L’arrêt du déménagement ! Nous avons dû tout arrêter en pleine action. Nous avons tout déposé en tas dans le nouveau local et nous avons juste récupéré de quoi travailler à domicile.
Qu’avez-vous mis en place, comme process, qui fonctionne plus ou moins bien ?
- Qui fonctionne ? Nous sommes en début de projet pour le moment donc nous avons surtout des activités de pré production, de l’écriture de script, de l’estimation de budget, de la création d’animatics, etc.. Ces activités se font très bien en télétravail, avec des conférences skypes en appui pour faire des points tous ensemble.
- Qui fonctionne moins bien ? Nous allons démarrer la production dans les prochains jours. Nous avons donc mis en place un système pour pouvoir continuer à travailler à distance. La mise en place de ce système a pris du temps. Les connexions internets de chacun ne sont pas forcément très rapides. Les collaborateurs avec qui nous allons travailler n'ont pas tous du matériel chez eux, nous avons dû commander et faire livrer des ordinateurs. Nous devons aussi jongler avec les licences des logiciels de production.
Vous avez mis des outils particuliers en place, pour faciliter le travail à distance ?
Nous avons fait le choix que chacun travaille en local, et nous n’avons pas mis en place de teamviewer. Les fichiers produits sont ensuite synchronisés chez tout le monde avec Google Filestream. C'est simple et efficace. Tout le monde a accès aux mêmes fichiers et avec des chemins identiques.
Nous avons pu conserver la structure de notre réseau local et la dupliquer dans le cloud. Ce choix s’est imposé surtout du fait que nous étions en début de production. Les fichiers sont légers : nous sommes dans la fabrication des assets, des personnages. Si le confinement devait se prolonger, nous serions probablement obligés de changer de système car les fichiers deviendraient alors trop lourds pour être synchronisés chez tout le monde. Il faudrait alors mettre en place une solution de type ‘bureau à distance’ pour être plus efficace.
Est-ce qu'il y a des activités particulières que vous ne faites plus ?
En interne, nous n'avons rien annulé, les projets sont juste décalés dans le temps.
Quel(s) impact(s) subissez-vous au niveau financier ?
Jusqu'à maintenant l'impact a été raisonnable.
Ce qui nous inquiète plus, ce sont les conséquences économiques globales et sur le secteur audiovisuel.
Comment vous êtes-vous adaptés aux annulations ou reports de salons commerciaux ?
Ce sont plutôt les salons et festivals qui sont obligés de s'adapter. Certains passent ont réussi à se maintenir en ligne, comme par exemple le festival de Stuttgart où nous devions aller : les organisateurs nous ont prévenu qu’ils allaient diffuser les court métrages en ligne. C'est un peu triste de voir des équipes qui ont préparé une programmation pendant toute l'année qui ne pourra pas être diffusé en salle. Mais face aux circonstances, il faut relativiser, ce n'est malheureusement pas le plus grave.
Comment se passe la relation avec tes publishers ?
Les producteurs, clients, et prestataires avec qui nous travaillions se sont tous relativement bien adaptés et nous continuons à collaborer avec eux presque normalement.
Pour le plaisir, et parce qu’à la rédaction de 10ruption nous sommes complètement fan de ce studio, nous vous proposons de voir ou revoir ces 2 courts métrages.
Maestro, Bloom Pictures
Garden Party, Bloom Pictures
Merci Gabriel et bon courage à toute l'équipe !